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24°Mercredi 14 septembre 2016
Chicago, IL
Je vous ai parlé des “grands” moments, je vous ai montré des images un tantinet iconiques, les fameux clichés. C’est le jeu, quand on voyage de la sorte : on a envie de montrer les moments forts, les trucs de dingue. Non pas pour se vanter, non, mais parce qu’il y a tant de gens qu’on aura aimé avoir avec soi, pour partager ces instants-là.
Quand je dit “on”, je parle de moi, bien sûr. Parce que, voyez-vous, je passe mon temps à penser aux uns et aux autres durant ces jours passés loin de vous. Je vous ai dans la poche, avec moi.
Une orchidée qui pousse dans un bac en pleine Michigan Avenue — une rue genre Champs Elysées surnommée le Magnificient Mile — et j’ai Sylvain, mon petit Lu aux pouces verts, qui vient toquer dans un coin de ma tête.
Le footing dans Central Park ? Jef, du boulot, Yoann, Mickey, Guillaume et Maud, ces amis coureurs ont fait ce petit footing à mes côtés, et lorsque j’ai traversé une partie boisée, c’est Alain dit Bubu, qui nous a rejoint, en souvenir de notre footing mémorable, en octobre, à la citadelle de Lille.
La devanture d’un tailleur pour hommes de New York qui vante les mérites des chemises, et hop ! C’est Max, le tailleur au physique de mannequin qui me chatouille les neurones.
Un détour par l’Apple Store du Grand Central Station, la sublime gare ferroviaire, et je ne peux m’empêcher d’envoyer une petite photo à mes geeks de la team iOS.
Une vue imprenable sur le lac Michigan ? Rosa, Matthieu, Charlotte et Lionel sont là, pour voir que ce n’est pas un Fjord !
Les retrouvailles avec Michael, le père spirituel de “Coffee Boy”, mon dernier court-métrage, et j’ai tout le cast et l’équipe qui m’entoure pour l’écouter partager ces nouvelles aventures (oui, vous, Michel, Anne, Emilie, Yohan).
Même le simple fait d’écrire ce blog, ce journal de voyages version digitale, je ne le fais pas seul. Karine lit par dessus mon épaule, comme elle lisait les lettres que je lui envoyait quand nous étions ados, dans le précédent millénaire.
Vous êtes tous là, je vous dis.
Même si je vous cite pas, vous êtes là, parce que je vous ai tous bassiné un jour ou l’autre avec les États-Unis, parce que vous en avez bouffé du “c’était mieux là-bas”, parce qu’aussi, vous faites partie de moi autant que ce pays fait partie de moi.
Vous faites donc partie des grands moments et des petits aussi.
Vous étiez là quand nous avons acheté des cigarettes pour Cyril en plein Harlem — le prix du paquet change à chaque fois ! — ou fait nos petites courses chez Jewel Osco, ici à Chicago.
Vous êtes là, maintenant, alors que j’écris dans cet appartement à deux pas du lac, dans ce building en briques avec son long couloir moquetté qui me fait pensé à The Shining, ou quand nous avons fait notre petite lessive dans la Laundry Room, la petite salle où s’alignent des machines à laver et des sèches-linges partagées par tous les locataires — vous savez bien, on en voit dans toutes les séries américaines !
Vous étiez là dans ce Sports Bar hier soir, à manger une Deep Pan Pizza, la pizza à la pâte ultra épaisse que le reste des États-Unis nous envie. Vous êtes là quand chacun de mes potes lève les yeux au ciel quand je mentionne le nom de Trump et comprend que même en France, on se demande où va l’Amérique.
Vous étiez là enfin tout à l’heure quand nous rentrions à pied du dîner avec Cara, une amie devenue auteur, que nous sommes passés à coté du Wrigley Stadium dont je vous ai parlé, et que j’ai demandé à Cyril :
– Tu n’as pas l’impression des fois de sortir de ton corps et d’être dans un film ?
– Je me dis ça toutes les trois minutes depuis qu’on a atterri à New York…
Vous vous êtes dit la même chose, j’en suis sûr.
Allez, je vous laisse. Demain, vous prendrez la route avec nous, la I-94 en direction du Michigan et de Kalamazoo.
Le vrai retour aux sources.
Comments
Emilie
Tu remercieras Michael de ma part pour le merveilleux moment que l’on a passer tous ensemble grâce à coffee boy… ❤️
Kibou
Erwan, tu es tous les jours avec moi depuis 37 ans…
La dernière fois que j’ai quitté les USA, en 2004, j’ai eu l’impression de faire comme certains animaux qui muent: la mue reste, et eux ils repartent… Tu n’as pas croisée ma mue par hasard?
par contre tu aurais dû me prévenir de faire un stock de mouchoirs dans mon bureau pour lire ton blog!
Your American mom
You are a beautiful soul and so happy you are able to share this “journey” with Cyril.
LOVE
Sandra filipa
Je lis et tombe sur le com de Jean-Louis et je sais pas pourquoi j ai un petit sourire de bon matin (bon il est 11h ici) avec le clocher de lisbonne qui sonne. Je me dis Erwan c est qqun de bien ☺. Merci de toujours laisser ce fil qui permet de relier les individus entre eux…Beijinhos.
Davenel Josette
Je ne sais te dire que : c’est super ! Que veux tu, ta mere n’a pas tes talents d’écrivain,….continuez surtout à bien profiter de ces vacançes, de ces rencontres, de ces paysages superbes ….. Bises, bises
Jgwouygwouy
Et nous, toi, tu es avec nous également.
– Henri qui s’assoit sur un siège, s’en suit le va et vient qui fait grincer le siège. “Je fais mon Erwan”.
– Hier, dans le bocal, je chantonne des airs qui restent dans la tête. Et Anais me dit : “Erwan sort de ce corps”.
– Ou encore le matin, au boulot, quand je vais sur ton profil Facebook pour voir si un nouvel article est apparu. A ce moment là, je me retourne vers Romain et je lui dis : “Est-ce qu’il dort ?” …
– …
En tout cas, ça me donne toujours autant envie d’aller aux States. Plus qu’à tenter d’en convaincre une …