Faire sa trace

Chacun d’entre nous avait une image précise dans la tête de ce à quoi pouvait ressembler ce voyage au Nord du Canada. Pour Matthieu, il s’agissait d’une marche dans la forêt en raquettes qui mènerait dans une cabane perdue au milieu de nulle part. En ce samedi matin, c’est l’expérience que Lionel, mon frère et son amie Charlotte avaient décidé de nous faire vivre.
La première étape indispensable de ce périple fut d’alimenter nos corps de futurs trappeurs d’un petit-déjeuner riche en calories (de toute façon, le gras, c’est la vie !), servi chez Sagamie, une chaîne de stations essence qui proposent un service de restauration façon routier. Fèves au lard, cretons (une sorte de rillette), bacon, saucisses, jambon grillé, œufs et tartines grassement beurrées accompagnent quelques discrètes petites patates.
Nous partîmes, rassasiés, que dis-je, prêts à exploser, en voiture, de l’autre côté du Fjord, vers Sainte-Rose-du-Nord, à presqu’une heure de route de Chicoutimi. Nous fumes bien surpris de voir Lionel se garer au bord de la route, au beau milieu de nulle part, et nous indiquer de descendre de notre véhicule. Ordre fut donné de chausser les raquettes et ne de pas traîner avant de se mettre en route, le froid se voulant particulièrement piquant quand on reste inactif par -25°.

