L’arrivée

Nos belles têtes de vainqueurs à bord du vol vers Montréal

Montréal, le 1er janvier 2024 - 12h50

Nous atterrissons à l’aéroport Trudeau à l’heure prévue, après un vol de sept heures sans encombre. Le chat a roupillé presque tout le trajet sans moufter à nos pieds et nous avec : il fallait qu’on se remette de nos émotions du réveillon. Car, alors que nous pensions passer une soirée à quatre avec nos amis Rosa et Matthieu en banlieue, nous avons vu débouler quatre amis venus de Nantes et leurs enfants pour une soirée “traquenard” manigancée de longue date dans notre dos.

Quand je les ai vus dans le parc du bord de Marne où nous nous baladions après le déjeuner, j’avoue que je n’ai pas tout suite compris ce qui se passait ! Je suis entré en mode satellisé mais j’ai adoré ce moment imprévu pour nous dans le déroulé ultra précis de choses qui devaient se passer dans un certain ordre. Ça nous a fait un bien fou de nous laisser porter par le flot des choses, de discuter, de rire (beaucoup), de manger (beaucoup trop), et juste sentir l’amour et l’amitié qui nous entouraient. Par contre, nous avons peu dormi avant de sauter dans un taxi pour Roissy.

La dame du comptoir d’Air France a hoché de la tête avec un sourire en nous voyant pousser nous deux chariots. Par contre, j’ai moins souri en comprenant qu’on se trimballait au total 100kg de bagages, ce qui allait nous coûter la modique somme de 240€ pour 6kg de surplus…

– C’est un forfait, opine-t-elle du chef.

Je suis trop crevé pour lui répondre.

 

Nous avons donc profité du vol pour récupérer et descendant du Boeing 777 plus éveillés qu’au décollage.

Le passage par la douane se fait sans encombres, même si, à cause de la présence du chat, on nous envoie vers un autre chemin que le reste des passagers. Nous avons tout prévu pour Ally, vaccins, visite médicale moins d’une semaine avant le départ, carnet de santé européen… Donc tout se passe bien, le douanier est cordial, nous souhaite une bonne année et une bonne arrivée sur le territoire. Ce premier échange nous fait entrevoir la teneur de tous ceux que nous aurons dans les jours à venir.

Nous enchaînons ensuite avec les services de l’Immigration. Nous avons été prévenus par tous les sites et documents que nous avons lus que cette étape peut durer jusqu’à plusieurs heures. Effectivement, on nous invite à prendre un ticket et malgré la date, nous sommes loins d’être les seuls à avoir besoin d’un permis : quelques dizaines de personnes sont déjà là à attendre qu’on traite leur demande.

Une charmante officier s’enquiert de notre situation à peine quelques instants après notre arrivée et semble surprise que je n’aie pas encore eu la validation en ligne de mon permis de travail ouvert. Elle nous invite à attendre notre tour et nous voilà assis à observer les allées et venues, le chat à nos pieds, toujours imperturbable. Les numéros des tickets s’égrainent au ralenti – c’est l’heure du déjeuner. Je décale l’heure de récupération de notre véhicule de location.

L’officier revient nous voir au bout d’une heure alors que ce n’est pourtant pas notre tour : elle s’est visiblement pris d’intérêt pour notre cas. En quelques secondes, elle confirme ce dont elle se doutait : mon dossier est en ordre et quelqu’un a simplement oublié depuis août de cliquer dans une case pour le valider. En moins de dix minutes, nous repartons avec nos permis respectifs, soulagés que cette étape cruciale soit derrière nous.

Nous galérons un peu pour retrouver nos 100kg de bagages – cela fait plus de deux heures que le vol est arrivé et ils ne sont plus sur le carousel – et nous partons récupérer notre voiture de loc.

A la vue de nos deux chariots et de leurs contenu, le jeune homme d’Entreprise Rent-A-Car a pitié de nous et nous surclasse vers un 4x4 Jeep Grand Cherokee. Grand bien lui en fasse : notre cargaison rentre pile poil dans le coffre ! Un SUV plus petit aurait été une galère.

Quartier de Rosemont–La Petite Prairie, 15h26

Après 25 minutes de route, nous voici enfin dans la rue de noter nouveau chez-nous, tout du moins pour l’année à venir. Je ressens un mélange d’excitation, de fatigue et d’appréhension en descendant du 4x4. Et si l’appartement ou le quartier ne nous plaisaient pas ? Et si nous avions fait une vaste connerie en déboulant ici sans avoir vu les lieux autrement qu’en visio. Et si, et si, et si. Bon, autant filmer la scène et ne pas se poser trop de questions…

Ah… la boîte à clés ! Ce que vous ne voyez pas sur la vidéo précédente, c’est combien nous avons bataillé pour arriver à l’ouvrir ! Les chiffres de la combinaison et le loquet étaient tous les deux gelés. Nous avons passé une bonne dizaine de minutes a souffler dessus pour arriver à les actionner ! J’étais à deux doigts de rejouer une scène des “Bronzés font du ski”, si vous voyez ce que je veux dire…

15h37

Nous ouvrons enfin (après quelques essais infructueux), la porte de l’appartement. Il faut préciser que les serrures ne fonctionnent pas tout à fait comme en Europe :D

Ouf, le lieu est non seulement conforme à ce que nous avions vu en ligne, mais le travail de rénovation est de qualité (nous sommes les tout premiers locataires !). La vue depuis la pièce de vie est sympa, celle de la terrasse est juste magnifique. Tout comme la terrasse elle-même, d’ailleurs.

Oh, on a pas fait de conneries en le choisissant, cet appart, ça va le faire pico-bello.

16h40

Cyril s’attèle à la construction de notre lit Ikea et je commence à faire un chouya de rangement. Le chat se ballade et nous engueule pour la première fois depuis 6000km.

19h00

Lit monté et prêt, car oui, nous avons voyagé avec notre couette, nos draps et nos oreillers !

21h et des poussières

Extinction des feux sur cette première journée.

On ne réalise pas vraiment ce qui nous arrive. Mais ce n’est pas dû au décalage horaire. Cinq jours plus tard, nous ressentons toujours un peu la même chose….

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