Parlons marmottes et routines

On entend les oiseaux chanter en ce moment, quand on se balade dans Montréal. Ce n’est pourtant pas encore le printemps. Même si les marmottes américaines et canadiennes ont annoncé qu’il serait précoce cette année.

Vous ne voyez pas de quoi je parle ?

Le jour de la marmotte (en anglais : Groundhog Day) est un événement célébré en Amérique du Nord le jour de la Chandeleur, soit le 2 février . Selon la tradition, ce jour-là, on doit observer l'entrée du terrier d'une marmotte. Si elle émerge et ne voit pas son ombre parce que le temps est nuageux, l'hiver laissera bientôt place au printemps. En revanche, si elle voit son ombre parce que le temps est lumineux et clair, elle sera effrayée et se réfugiera de nouveau dans son trou, et l'hiver continuera pendant six semaines supplémentaires.

[Source : Wikipedia]

Cette fameuse tradition est devenue une véritable institution avec cérémonie, costumes et tout le toutim. Il y a même un film (“Groundhog Day” ou “Un jour sans fin” en français) avec l’indémodable Bill Murray dans le rôle d’un journaliste météo caustique qui se retrouve coincé à revivre en boucle cette fameuse journée à Punxsutawney, petite ville de Pennsylvanie connue pour être LA ville où on trouve LA vraie marmotte. Même si le filme date, je vous le conseille pour la prestation de Bill et l’inventivité du scénario de cette comédie romantique, dans laquelle on trouve également Andie MacDowell (l’héroïne de “Quatre Mariages et un enterrement”).

Dans la vraie vie, cette cérémonie a bien toujours lieu et le matin du 2 février, sur Radio Canada La Première Montréal, que nous écoutons tous les matins, histoire de nous mettre l’accent dans l’oreille, et bien ce matin-là, le sujet faisait partie des gros titres ! La grande inquiétude du présentateur vedette n’était par contre pas de savoir si l’hiver durerait encore six semaines mais si toutes les marmottes canadiennes seraient d’accord avec Phil, l’officielle de Pennsylvanie ! Parce que voyez-vous, il y en a plusieurs, des villes au Canada, qui fêtent leur propre “Jour de la Marmotte”. Et les grands maîtres qui officient lors des cérémonies ne se mettent pas d’accord en douce avant d’annoncer si le rongeur a vu son ombre ou pas ! Soulagement vers 9h : toutes les marmottes étaient tombées d’accord, le printemps sera précoce cette année.

En attendant, n’imaginez pas qu’on soit passé du côté positif des températures pour autant. Il fait très beau en ce moment, et qui dit grand soleil, dit températures qui piquent. Cela fait bien une dizaine de jours que nous n’avons pas eu de chute de neige, ce qui fait que celle qui reste s’est transformée en bonne glace bien solide. Cela donne soit de belles plaques de patinoire soit des monticules durs comme de la pierre. Un peu casse-gueule, parfois, j’avoue, sur les trottoirs. Mais c’est joli quand ça brille, surtout dans les parcs.

Ce n’est pas ce qui manque d’ailleurs ici, les parcs. J’ai d’ailleurs hâte de les voir s’animer au printemps. Il paraît que les Montréalais sont des adeptes des méga pique-niques en plein air avec barbecue, chaises pliantes, grandes nappes et jeux. En parlant des Montréalais, on s’est vite rendu compte qu’ils disparaissaient dès le vendredi après-midi. De notre fenêtre, on voit les voitures disparaître de la rue et les passants se faire rares. On se croirait à Paris au mois d’août. Même Ikéa est praticable le samedi, c’est vous dire. Il faut préciser qu’il fait presque 44.000 mètres carrés, ce magasin, soit deux fois celui de Lille, donc on ne se marche pas dessus… D’ailleurs, samedi dernier, alors que nous y faisions notre dernier voyage (j’espère !) pour équiper un coin pour Cyril, je me suis tapé un bon kilomètre aller-retour (preuve à l’appui) entre la zone de Libre Service et la zone Exposition parce qu’on avait oublié une pièce. En prenant les raccourcis. Et en me plantant de sens. Je pense que la vendeuse du rayon Literie a dû me prendre pour un débile à me voir repasser trois fois devant elle, les bras chargés de trucs intransportables parce que j’avais décidé que je ne prendrais pas de sac. Ou alors, elle s’est dit qu’il y avait un bug dans la Matrice…

Je m’égare.

On parlait du printemps qui arriverait dans six semaines. C’est pas pour tout de suite, mais ce n’est pas grave. On profite.

En attendant, les cartons sont arrivés mercredi dernier. Tout est quasiment déballé — ça ne traîne jamais longtemps avec Cyril de toute façon.

Je me suis surpris ce matin, en rangeant des fringues que je venais de laver, à me demander pourquoi j’en avais fait voyager autant. À croire qu’on se fait vite à tourner avec juste trois pantalons, deux pulls et six t-shirts.

Je concède cependant que j’apprécie avoir retrouvé tous mes ustensiles de cuisine. Pouvoir se faire une vraie soupe plutôt que de réchauffer un truc industriel, ça fait toute la différence niveau goût et ingrédients.

Ce matin, Cyril a fait sa rentrée. Il est parti bien plus tôt que nécessaire, évidemment, avec son petit cartable et sa lunch box avec son déjeuner dedans. Tout s’est bien sûr passé impeccablement et cette première journée laisse présager d’une qualité de formation à la hauteur de ses attentes. J’ai hâte de voir où cette nouvelle aventure va le mener, quelles rencontres il va faire, quels projets vont naître de son imagination.

De mon côté, avec cette rentrée, je vais pouvoir caler ma journée dans une routine dont j’ai besoin. J’ai horreur d’avoir à me poser des questions, j’aime quand les choses, les gestes s’enchaînent sans que j’aie besoin d’y réfléchir. Je trouve qu’il y a une forme dde liberté dans une routine matinale bien réglée. Faire le lit, se doucher, aérer la chambre, vider le sèche-linge, autant de gestes orchestrés comme dans une chorégraphie bien huilée qui permet à l’esprit de vagabonder.

Demain matin, une fois Cyril en route vers le centre de formation, je testerai cette nouvelle routine en y ajoutant mon trajet vers l’espace de coworking. Il fera encore beau, demain. J’aime bien faire ce trajet. Il ne dure qu’une trentaine de minutes porte à porte en comptant de la marche, un arrêt dans un Coffee Shop (“La Bine”) fort sympathique avec des serveurs qui poussent la chansonnette, à côté de la station Beaubien – oui, je suis toujours autant addict au café – et trois stations de métro. Pour la première fois depuis… jamais, j’aime prendre le métro. Les stations sont propres, les rames sont modernes, les gens ne te bousculent pas. Ils retirent même leur sac à dos en entrant dans la rame. Ils sont souvent plongés dans leur “téléphone intelligent” comme on dit ici. mais je n’ai pas le sentiment qu’ils font la gueule. Moi, je les observe. Je ne sors mon iPhone que très rarement depuis que je suis ici. Ou alors pour prendre une photo, filmer un moment qui me plaît ou enregistrer un son.

D’ailleurs, je vous prépare une petite sélection de sons de Montréal pour bientôt.

Il est bientôt 22 heures. La routine du soir va commencer et on tient à nos huit heures de sommeil. Allez, je vous laisse avec des oiseaux qui chantent en québécois.

 

Vos commentaires, vos questions, vos impressions sont plus que bienvenus !
Je dirais même qu’ils nous aideront à continuer à mieux vous raconter notre aventure.
C’est à
vous ! Juste en dessous !

Précédent
Précédent

C’est n’importe quoi…

Suivant
Suivant

Qu’est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter ?