Qu’est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter ?

Montréal, quartier de Rosemont - La Petite Prairie
21 janvier 2024, 20h44

Cela fait 20 jours que nous sommes arrivés. Déjà et seulement.

Pour tous les gens qui nous connaissent et nous suivent, ce départ vers l’autre bout du monde semble une aventure incroyable, un truc de dingue, surtout à nos âges.

Pourtant, depuis ce jour de mars 2023 où, de retour justement de Montréal et sur les conseils de notre amie Elisa elle-même émigrée depuis dix ans, nous avons acté pour de bon notre décision de venir nous poser ici, passé le moment de la prise de décision, tout est devenu une histoire de logistique.

Trouver le moyen d’émigrer, gérer les permis de travail et d’études, vendre la maison et tout ce qu’elle contenait, trouver un point de chute, puis décider de trouver directement un appartement en location, gérer un container, etc, etc, etc.

Une succession de petites ou de grosses décisions qui devaient s’enchaîner plus ou moins dans un certain ordre pour que tout se passe bien jusqu’au départ.

Puis, passé le vol de sept heures avec le chat, passé l’atterrissage, rebelote, un nouvel enchaînement de tâches à réaliser pour démarrer notre vie ici :

- Finaliser l’ouverture de nos comptes en banque et faire la demande de nos cartes de crédit (on ne peut rien faire ici sans en avoir une, mais je vous raconterai ça plus en détails un autre jour).

- Faire la demande et obtenir nos NAS (Numéro d’Assuré Social)

- Faire assurer l’appartement et la voiture.

- Faire immatriculer cette dernière et récupérer une vignette pour pouvoir stationner dans notre rue (On vous prépare un autre article juste sur le stationnement, stay tuned).

- Prendre des lignes pour nos téléphones portables et faire installer internet à l’appartement.

- Trouver un espace de coworking pour moi et une salle de sports

- Se trouver une bonne paire de chaussures de ville adaptée au terrain et à la neige.

- Prendre un abonnement pour le métro.

- Faire quelques aller-retour chez Ikea pour se meubler un minimum.

Et donc voilà.

Toute notre petite liste de choses à faire, notre “to-do” comme on aime dire en entreprise, on l’a terminée, on a coché tous les cases en quinze jours.

La seule chose qui nous reste est d’attendre que notre container arrive au port de Montréal et qu’on nous livre nos cinquante cartons et quatre malles.

Et attendre que Cyril commence ses cours le cinq février.

Photo sans grand intérêt de notre voiture dans notre rue, avant un départ vers Ikea…

Je vous avais promis en entête de ce blog une totale transparence et je ne compte rien vous cacher.

Du coup, ben… Je n’ai pas grand chose à vous dire.

Je ne vais pas quand même passer mon temps à vous parler de la neige, surtout qu’il semblerait que vous en ayez eu aussi quelques centimètres dernièrement. Ça a d’ailleurs beaucoup fait rire les journalistes de Radio Canada la Première, cette vague de froid sur la France !

Non, franchement, il ne se passe pas grand chose.

On attend que le temps passe, que le container arrive, que le cinq février soit-là. Car pour l’instant, on est là, oui, on est biens, certes, mais voyez-vous, la routine, le quotidien ne sont pas encore en place.

On a pas encore nos habitudes.

Nous savons bien que nous ne sommes ni de passage, ni en vacances. D’ailleurs, moi, je bosse à distance pour mon ancienne boîte parisienne le temps qu’ils aient trouvé quelqu’un pour me remplacer, donc ce ne sont clairement pas des vacances.

Et puis, clairement, les amis, la famille, les copains nous manquent. On leur parle par visio, on se fait des apéros virtuels comme pendant le covid, mais ce n’est pas pareil, évidemment que de pouvoir aller se manger un bout sur un coup de tête.

Alors, oui, ça crée un sentiment de vide qu’on se demande quand et comment on va combler.

Mais on ne déprime pas, rassurez-vous ! On est vraiment bien, les gens sont bienveillants, la vie est douce.

Nous sommes juste dans une sorte de bulle suspendue. Une parenthèse au ralenti.

Un sentiment insaisissable.

Un peu comme si on était des graines qui savent qu’elles vont bientôt germer mais qui restent au chaud sous la terre en attendant.

Donc pas grand chose à vous dire, du coup.

Ah si, tiens, l’autre jour je me suis dit que j’allais vous raconter que je n’aurais jamais pensé un jour avoir ce genre de discussion :

– Ça te va si on rejoint Elisa pour boire une bière ? me demande Cyril, vendredi, vers 17h.

– Carrément. C’est où ?

– À vingt minutes à pied.

– Allez, go, j’ai besoin de marcher.

Précisons qu’il faisait -15°, avec un petit vent et des trottoirs en mode patinoire.

Allez tiens, c’est reparti, je vous reparle de la météo !

Mais il paraît que c’est le sujet de discussion favori des Montréalais, avec la prix de l’essence.

Peut-être qu’elle a déjà commencé à germer, la graine.

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