Un coup de pied aux fesses

Des fois, on s’assoit devant son ordinateur, on pose les doigts sur le clavier et tout s’enclenche sans qu’on ait besoin de réfléchir. Les mots s‘enchaînent, comme dictés par les personnages eux-mêmes, on vibre, on s’extasie d’être dans le “flow”, les doigts n’arrivent parfois même pas à suivre tellement les idées nous sont déversées dessus.

Parfois, on s’assoit, on a envie d’écrire, franchement, on le veut vraiment, mais rien ne sort. Rien, que d’chi, nada. Les mains sont suspendues comme en apesanteur, figées et le cerveau mouline dans le vide. L’envie est là, présente, mais l’inspiration s’est barrée avec l’eau de pluie qui ruisselle dans la goutière.

Et puis souvent, on se dit qu’on devrait écrire, qu’on devrait lever ses fesses du canapé, aussi confortable soit-il, poser cet enfoiré d’iPhone qui nous zombifie devant Instagram, monter l’escalier qui nous sépare du bureau et s’y mettre, enfin. Après tout, c’est une passion d’écrire, non ? Alors pourquoi devoir se faire violence pour simplement se lancer ?

C’est comme se remettre au sport, manger sainement ou arrêter de bitcher sur tout ou n’importe quoi : ça demande un effort.

Ou un coup de pied aux fesses.

Si; comme moi présentement, on a pas de maison d’édition qui vous pousse au cul, qui vous harcèle tant qu’elle n’a pas reçu les derniers feuillet de votre nouvel opus, vous vous retrouvez à devoir vous mettre vous-même la pression pour produire. Juste écrire, pas forcément quelque chose de qualité, non, juste retrouver le geste et jeter des mots sur le papier ou l’écran. La qualité, on la trouvera plus tard, peut-être, quand on passera à l’étape de la énième relecture. Là, il faut juste (pardon my French), “pisser du texte”, comme un pianiste fait ses gammes, un nageur fait des longueur, un cuistot classé au Michelin se fait un œuf au plat.

Mon dernier roman auto-produit est sorti il y a maintenant quatre mois. Depuis son lancement, j’ai avancé sur la traduction anglaise, certes, j’ai rédigé des posts sur Instagram pour le faire connaitre, mais je n’ai pas vraiment “écrit”. Du coup, je me sens rouillé. Ecrire un simple article de blog me semble fastidieux. Donc ll me fallait un moyen de me filer un bon coup de pression.

Le challenge du NaNoWriMo

C’est un ami américain, Michael, avec qui j’ai fait mes études qui m’a apporté, au détour d’une publication sur Facebook, la solution à mon problème d’auto-motivation : se lancer dans le NaNoWriMo.

Késako ? C’est le “National Novel Writing Month”, un projet d’origine nord-américaine qui lance tous les ans aux auteurs du monde entier un challenge de taille :
Ecrire un roman original d’au moins 50.000 mots en 30 jours, entre le 1er et le 30 novembre.

Ce n’est pas un concours en tant que tel, mais réellement un challenge personnel. Il n’y a pas d’autre prix à la clé que d’avoir couché sur le papier des mots qui n’auraient pas existé sans ce challenge.

50.000 mots, soit environ 1700 mots par jour ! De quoi se froisser les neurones et se claquer les phalanges !

La beauté de la chose réside dans le fait que seule la quantité de mots produits compte : peu importe la qualité, peu importe la structure, le système de validation ne compte que les mots.

Par contre, les auteurs s’engagent auprès du challenge et d’eux-mêmes à ne rien écrire avant le 1er novembre, à commencer d’une véritable page blanche.

Ils ont aussi tout le loisir de préparer les choses en amont, de trouver une idée, de structurer leur récit, d’imaginer leurs personnages et de faire les recherches qui leur semblent nécessaires. Ils ne se jettent donc pas le 1er novembre à minuit dans le grand bain sans s’être mouillé la nuque.

Le parfait coup de pieds au derrière dont j’avais besoin !

J-9

Me voilà donc embarqué dans ce challenge que je prépare depuis début octobre. À aujourd’hui J-9 de la date fatidique, j’ai une idée formée, une structure d’histoire, les personnages majeurs et quelques personnages secondaires. De quoi avoir quelque chose à se mettre sous la dent le jour J à l’heure H.

Suis-je flippé ? Carrément ! Excité ? Encore plus !

Avec “Change rien”, j’ai appris qu’il fallait que j’écrive non seulement pour divertir mais aussi pour mettre en lumière des sujets qui me tenaient à cœur. Ce nouvel opus va suivre cette même règle. Je vais donc passer les 30 prochains jours à bosser comme d’habitude mais aussi à “pisser du texte” pour que d’ci quelques mois, vous puissiez découvrir cette nouvelle histoire.
Je vous tiendrai au courant de l’avancée des choses en toute transparence.

See you on the other side!

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