J-16 : 50 cartons, 4 malles et 6000 km

Il était un peu plus de huit heures ce matin ; le camion Déméco est venu se garer dans la raquette et deux jeunes hommes ont commencé à enlever la cinquantaine de cartons, les quatre malles et toutes les affiches et photos dans leurs cadres. Moins de vingt minutes plus tard, tout repartait vers un entrepôt pour ensuite être installé sur une palette. D’ici quelques jours, elle embarquera dans un container au port du Havre avant de traverser l’Atlantique pour que nous retrouvions ce chargement à Montréal, d’ici quatre à six semaines.

Le camion de déménagement Déméco et un des déménageurs portant un carton

Ça y est, la maison est quasiment vide et nous passons en mode camping. Il ne nous reste qu’une table de terrasse et deux chaises pliantes gentiment prêtées par notre ami restaurateur Victorien, un lit (heureusement on ne va tout de même pas dormir par terre à notre âge !) et le magnifique canapé que nous avions acheté à Gand, mais il part demain matin vivre chez Kasper, à Bruxelles.

Nous avons revendu ou donné tous nos meubles ; on ne voyait pas l’intérêt de leur faire parcourir plus de 6000 km alors qu’ils venaient d’Ikéa ou étaient de seconde main et retapés par Cyril. Idem pour l’électroménager, qui n’est pas compatible niveau voltage et prises, et pour une grande partie de la vaisselle : vendu ! Résultat, après une opération à la Marie Kondo, nous n’avons rempli nos cartons que des choses qui nous semblaient nécessaires ou irremplaçables (comme mon Home Cinema acheté avec mes tous premiers droits d’auteur pour “Orage par Ciel Clair”, faut pas déconner non plus !)

Bref, cela devient terriblement concret.

Il ne nous reste que le strict minimum pour assurer le quotidien jusqu’au moment du départ dans seize jours. Les choses vont s’enchaîner et je sens que je ne vais pas voir le temps passer. J’ai encore une semaine de boulot, ce qui correspond à trois aller-retours entre Lille et Paris, avant d’être officiellement en vacances. On enchaîne avec le week-end de Noël chez les beaux-parents en Charentes, un retour à Lille le 26 pour finir de nettoyer la maison et boucler la valises, la remise des clefs de la maison à ses nouveaux propriétaires le 28, un retour sur Paris jusqu’au 31 et, enfin, décollage le 1er janvier à 10h50.

Nous arriverons six heures plus tard à Montréal, à 12h50 heure locale". Nous passerons la douane, puis les services de l’immigration pour qu’ils nous remettent respectivement nos permis de travail et d’études. Puis nous montrons dans un Uber avec nos deux valises de 23 kg chacune et le chat dans son sac de voyages. Ce que je trouve absolument fascinant, c’est que nous dirigerons alors vers le quartier de Rosemont où est situé notre appartement.

Car oui, nous avons déjà un appartement qui nous attend et que nous louons depuis le 15 décembre ! Nous avons eu l’incroyable chance de le trouver grâce à l’aide précieuse d’un courtier local, Julien. Depuis mi-octobre, il nous a proposé, avec une efficacité redoutable, une sélection d’appartements qu’il avait spécifiquement choisis afin de mieux comprendre ce que nous cherchions. Via son site Internet, nous avons pu noter ce qui nous plaisait, ou pas, sur chaque bien et nous avons fini par trouver notre bonheur dans le fameux quartier Rosemont (j’aurai tout le loisir de vous présenter le quartier et le pourquoi de notre choix une fois que nous serons sur place).

Nous avons jeté notre dévolu sur un appartement tout neuf de 75 mètres carré avec une terrasse de 35 m2 dont nous serons les premiers locataires. Julien nous a accompagnés tout au long du processus : nous avons visité l’appartement avec lui lors d’une visio sur WhatsApp. Puis nous avons signé le bail, mise en place les contrats d’assurance et d’électricité et même fait livrer un lit Ikea et ouvert des comptes en banque, et tout ceci à distance, ce que je trouve presque magique !

Donc le 1er janvier, je pense aux alentours de 15 heures, nous allons ouvrir la porte d’un appartement que nous découvrirons pour la première fois et nous devrons nous attarder à la tâche de monter notre lit et d’installer un coin un peu cosy pour que Ali, notre chat, ne soit pas trop perdue après cette longue escapade. Commencera la phase 2 du Mode Camping, car, à part ce fameux lit et la cuisine équipée, il n’y aura rien d’autre. Dès le lendemain, il nous faudra partir à la recherche de meubles de seconde mains et attendre patiemment l’arrivée de notre palette de cartons.

Je me sens à la fois très excité, très impatient et très flippé. D’ailleurs la nuit dernière, je n’ai quasiment pas dormi alors que tout était prêt pour le départ de nos affaires. Cyril avait déjà passé plusieurs semaines à remplir les cartons et nous avons tranquillement, sans aucune engueulade, finalisé hier soir ce qui restait à mettre dans les malles. Je n’avais donc aucune raison d’être dans l’angoisse. Cela ne m’a pas empêché de passer une nuit à tourner et virer, car ce matin, nous avons clairement passé le point de non-retour (un peu comme Doc et Marty dans leur locomotive, dans Back To The Future III).

Cette semaine, j’ai eu l’opportunité de retourner une dernière fois sur Bruxelles et de passer un après-midi et une soirée avec mes anciens collègues de chez Immoweb. Ce fut pour moi un moment privilégié, quelque chose de très cosy et en même temps de nostalgique. En dix ans de vie sur Lille, alors que nous ne connaissions quasiment personne, nous avons noué des liens très forts des deux côtés de la frontière et même si je suis convaincu que nous avons fait le bon choix, un morceau de nous restera clairement ancré ici, dans Ch’Nord.

Purée, on a pas fini de verser notre petite larme… Parce qu’il en reste encore, des gens à qui nous devons dire au revoir ! Allez, je retourne camper…

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