C’est n’importe quoi…

Si vous me connaissez, vous savez que je suis un geek. À Roubaix, notre maison était quasiment entièrement automatisée : ambiance lumineuse, musique, température, serrure, tout pouvait s’actionner à la voix ou à distance. J’ai dû faire une croix sur tous ça en arrivant ici, les standards électriques, les culots d’ampoules et les prises n’étant pas du tout les mêmes en Amérique du Nord. Je n’ai donc emmené avec nous que nos enceintes “intelligentes”. Avec rien à contrôler dans notre appartement actuel, elles ne nous servent plus à grand chose, mis à part écouter de la musique.

Mais depuis quelques jours, celle qui est posée sur ma table de nuit se voit responsable d’une tâche hautement plus utile que d’uniquement me diffuser de la musique zen pour m’endormir, celle de répondre à la question cruciale du matin, la première que je me pose en ouvrant les yeux :

– Dis Siri, quelle température fera-t-il aujourd’hui ?

– Mouais, vous dites-vous sans doute en lisant ces lignes, je ne vois en quoi c’est si vital que cela.

Et je vous comprends.

Mais voyez-vous, cette dernière semaine, la météo montréalaise a décidé de jouer au yoyo.

Lundi 26 janvier : 6 °C et éclaircies. Il faisait -10 la veille, je crève de chaud dans ma doudoune.
Mardi : 15 °C, un magnifique soleil, c’est le printemps. Plus une trace de neige dans les rues, je me balade en T-shirt.

Mercredi, on dégringole à -13 °C le matin pour friser les 9 °C au dans l’après-midi et on se mange une tempête de pluie et des pointes de vent à plus de 100km/h. Ça frôle l’apocalypse, niveau ressenti. Les gouttes donnent l’impression de tomber à l’horizontale.

Jeudi, bim, on redescend sur une température maximale à -9 °C et malgré le soleil éclatant, on ressort la tuque et les mitaines.

C’est n’importe quoi. De quoi devenir chèvre.


Depuis, ma question matinale à Siri est devenue un réflexe.

S’enchaîne ensuite cette fameuse routine que j’évoquais dans mon précédent article. Cyril se levant avant moi. j’émerge de la chambre au moment où il s’apprête à partir. Sac à dos sur les épaules, boîte à lunch dans le sac à dos, le voilà en route pour un petit périple de une heure environ qui lui fait traverser toute l’île de Montréal pour rejoindre son école.

(J’en imagine qui tiquent en lisant cette dernière phrase. Oui, je vous le confirme, Montréal est bien sur une île. Allez vérifier sur Google Maps, je vous attends pour continuer…)

Tout se passe à merveille pour lui. Le lieu, le contenu de la formation, les intervenants professionnels, la pédagogie, les ressources mises en œuvre, tout est la hauteur de ses attentes, voire les dépasse. Il a rejoint un groupe de 18 filles allant de 17 à 55 ans et a déjà noué des liens avec certaines. Il rentre chaque jour ravi de sa journée, avec des nouveaux termes à partager (savez-vous ce qu’est un “vanité” ? Mieux encore, “tire-pet” ?), des nouvelles connaissances et des nouveaux challenges à affronter (Allez-y, mesurez 5 pieds, 11 pouces 3 huitièmes pour voir !). Ce qui me fait marrer, c’est que son accent change un peu plus chaque jour. Il fallait s’en douter, avec des profs essentiellement du cru.

L,étudiant qui profite du soleil sur la terrasse après une dure journée à calculer en pieds et en pouces !

Ce n’est pas le genre de choses qui risquent de m’arriver.

Jusqu’il y a 10 jours encore, je travaillais pour une société française. Et même si je me lance aujourd’hui dans une nouvelle aventure entrepreneuriale (dont j’ai hate de vous parler bientôt), je passe la majeure partie de mes journées dans un espace de coworking remplis de… français à faire des visioconférences avec deux… belges.

Tout ceci est très particulier en terme d’intégration.

Vous l’aurez compris. je n’ai toujours pas le sentiment d’être vraiment là. C’est très étrange comme sensation ; je sais que nous sommes ici pour rester, que ce bureau sur lequel je compose cet article est bien dans mon chez-moi, que tout va bien et qu’il n’y a rien à changer. Pourtant, je me sens comme dans une réalité parallèle.

Bon, ce n’est pas bien grave, hein, juste un tantinet bizarre.

Je me dis que tout ceci devrait changer le jour où j’irai dans un vrai bureau, rejoindre des vrais collègues.

Bon sinon, faut que je vous dise raconte chose.

Y a du nouveau chez les Jesson Ripoll.

On a cra-qué. Tout bonnement. Du grand n’importe quoi.

Elle s’appelle June, elle a quatre mois, elle pèse un kilo cinq cent grammes, mais elle sait déjà user de ses charmes.

Voilà voilà…
C’est Cyril qui choisi la race (Maltipoo) et qui en est l’heureux propriétaire. Le Papa-Gâteau, pour être plus honnête.

Car Mademoiselle June a déjà toute une panoplie de jouets et une tenue pour affronter le dur froid de l’hiver !

Tenue qui ne lui est utile qu’un jour sur deux, si vous avez bien suivi le début de cet article.

Bon, elle est cute à tomber, cette June. Une vraie boule de poils façon peluche et tout le monde craque quand on la balade. Ce n’est pas exactement le modèle de chien que j’imaginais adopter en arrivant au Canada… C’est du grand n’importe quoi, mais j’avoue, je ne sais pas lui resister…

Le chat n’est pas heureuse de la nouvelle arrivée, surtout que la petite princesse a encore du mal à comprendre la notion d’espace personnel. Du coup, Ally passe son temps à l’étage et m’a fait suffisamment culpabiliser pour que je finisse par lui acheter un arbre à chat multi-étages qui lui offre une vue dégagée sur la terrasse, les toits de Montréal, les avions et sur un de ses maîtres qui bosse sur sa gauche, ou sur l’autre qui prend le soleil du soir sur la terrasse…

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Promis, je ne vais pas attendre un mois avant de vous écrire à nouveau.

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